par | Jan 4, 2023 | Article, Interview

Les multiples vies de Niko Noki.

Les multiples vies de Niko Noki

BREAKERS : Tu es né en quelle année ?

Niko : Je suis né en 1965. 

BREAKERS : Donc tu as commencé le break à 17 ans ? Je pensais que tu avais commencé beaucoup plus jeune !

Niko : Avant je ne pouvais pas, ça n’existait pas. 

BREAKERS : Qu’est-ce qui existait avant ? Dans quoi la jeunesse se retrouvait ? 

Niko : Il y avait pleins de trucs avant, le monde n’a pas commencé à tourner avec l’arrivée du Hip-hop. 

BREAKERS : Peux-tu nous raconter tout cela ? Comment as-tu vécu l’arrivée du Hip-hop en France, jusqu’à aujourd’hui.

NIKO ET LES DEBUTS, TOUT DEBUTS DU HIP-HOP FRANCAIS

Avant de commencer à danser, je faisais beaucoup de choses. J’allais souvent en boite de nuit, il y passait de la musique funk et soul comme le groupe Earth, Wind and Fire, ou « Upside Down » de Diana Ross. On ne dansait pas du tout de la même manière. On écoutait aussi un peu de Ska. Je faisais du roller, qui était une activité liée à la musique Disco. On était peu influencés par toutes les cultures américaines. Il faut restituer cela dans son époque, c’était un autre monde, on avait très peu de chaines de TV et pas de magnétoscope pour enregistrer ce que l’on voyait, peu de radios libres, et surtout pas internet.

La première fois que j’ai vu du break à la télé c’était lors du New York City Rap Tour, en novembre 1982. C’était une tournée de France, organisée par la FNAC et EUROPE1 et retransmise à la télé par l’émission MégaHertz, qui mettait en scène des acteurs américains de la culture Hip-hop. Je suis tombé là-dessus par hasard, sans savoir ce que c’était. J’ai eu un flash quand j’ai vu cette émission. Il y avait du rap, de la danse avec les Rocksteady, Crazy Legs, Mr Freeze etc. Les mecs dansaient par terre, c’était incroyable. J’ai tout de suite essayé dans ma chambre, seul. Ça a commencé comme ça.

Petit à petit, dans quelques rares endroits comme au Trocadéro ou à la MJC de Montorgueil (vers Chatelet et les anciennes Halles), j’ai rencontré d’autres personnes qui faisaient comme moi. C’est-à-dire que cette émission à la télé en avait marqué plus d’un, que je n’avais pas été le seul à la voir. J’ai revu Willy, une personne avec qui je faisais du roller, et j’ai commencé à m’entrainer avec lui. En 1984, je me suis rendu à une soirée à l’hôtel Nico et j’ai fait la rencontre de Solo. Il a vu que je dansais, moi pareil donc nous nous sommes défiés directement. Quelques jours après, en soirée aux « Bains Douche », Willy m’a présenté plus convenablement à Solo. « Les Bains Douches » était une boite de nuit située dans le 3ème arrondissement de Paris, c’était un au lieu de regroupement de la scène Hip-hop naissante, et notamment la boite de nuit des PCB, les « Paris City Breakers ». Nous avons échangé et sympathisé très rapidement, le soir même je lui montrais quelques mouvements que je connaissais. Quelques jours après cette soirée, il m’a proposé d’intégrer les « Paris City Breakers ».

On était complètement passionnés par le break. Presque personne d’autre en France ne faisait la même chose que nous. On a commencé à progresser tous ensemble, à créer des mouvements, à chercher l’inspiration où c’était possible de la trouver. Lorsque Beat Street est sorti au cinéma, je me rappelle être allé le voir 6 ou 7 fois, uniquement pour voir la scène du battle, car nous n’avions toujours pas de magnétoscope pour enregistrer les vidéos.

Les « Paris City Breakers », Franck, Scalpe, Willy (un autre) et Solo étaient les danseurs en contrat avec l’émission H.I.P. H.O.P. animée par Sidney. Lorsque j’ai rejoint le groupe nous avons beaucoup tourné avec l’émission, nous avons fait beaucoup de shows. Pour nous, c’était l’occasion de se faire un peu d’argent, d’être sponsorisé par les premières marques Hip-hop, Adidas, Fila, Puma etc. On passait à la télé une fois par semaine, mais à côté de ça, on s’entrainait tous les jours. Le fait de passer à la télé faisait de nous les danseurs à battre, donc tous les week-ends en soirée on se faisait défier. De mon point de vue, en duo avec Solo, nous n’avons jamais perdu un seul défi.
Afrika Bambaata était le parrain de cette émission. Grâce à cela, nous avons été les premier zulu King Français avec Sidney.

BREAKERS : Enormément de monde connait H.I.P H.O.P, mes parents connaissent alors qu’ils n’ont jamais été dans le Hip-hop. Cette émission a été un pas énorme pour le Hip-hop Français. Quand vous étiez jeunes et que vous avez rencontré ces figures du Hip-hop américain comme Afrika Bambaata, Madonna, Herbie Hancock, est-ce qu’ils essayaient de vous responsabiliser sur votre rôle en tant que pionniers Français vis-à-vis du développement de la culture ? 

Honnêtement, je n’en ai aucun souvenir. Je pense même que je m’en fichais complètement. Je ne sais pas s’ils m’ont expliqué quoi que ce soit, j’étais juste à fond dans mon truc, comme un gamin qui a l’envie de tout déchirer. A l’époque on ne parlait même pas de culture, on avait aucune idée qu’on était en train de construire quelque chose d’immense. On était juste là, à s’entrainer, à faire des mouvements inspirés de ce qui était à notre portée et de ce qu’on avait déjà vu plusieurs fois, c’est-à-dire les danses Russes, les films de karaté, les cours de capoeira… Avant que les premiers films de Hip-hop arrivent on n’avait rien pour construire, donc on a inventé. Avant Beat Street on dansait en chaussures de ville, en mocassin. C’est à la suite de ces films qu’il y a eu un effet d’imitation, les Puma en daim et tout. 

Quand H.I.P H.O.P. s’est arrêté, beaucoup de monde a arrêté de danser, mais pour nous rien n’a changé. L’héritage de ces premières années avait quand même laissé un petit noyau dur qui a continué à alimenter le mouvement. La musique est arrivée, il y avait davantage de soirées et de lieux de partage comme la salle Paco Rabane, le terrain vague de la Chapelle… Avec PCB nous avons aussi recruté des nouveaux membres dont Wilson, Fly D, Maurice et Joey. 

Les multiples vies de Niko Noki

Il y a quelque chose qu’il ne faut pas oublier, c’est que la particularité du Hip-hop Français est de s’être fait tout seul. Le Hip-hop Français, à ses débuts, ne doit rien aux Etats-Unis. Les racines du Hip-hop Français sont locales. Ce que je veux dire par-là, c’est qu’il est évident que le break vient des Etats Unis mais qu’en 1982, nous avons lancé notre propre mouvement après avoir vu les RockSteady pendant 30 secondes à la télé. Après le NY City Rap Tour, nous n’avons pas attendu d’autres vidéos pour apprendre d’autres mouvements, car les autres vidéos sont arrivées un an après. Les modèles du Hip-hop Français c’était nous, nous qui passions à la télé tous les dimanches lors de H.I.P. H.O.P., pas les Américains. Il n’y aurait pas une histoire si forte en France si elle n’avait pas commencé comme ça.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

NIKO EN ITALIE

En 1885, Joey et Maurice ont décidé de partir à Milan. Joey m’a appelé peu de temps après pour me proposer de les rejoindre car il y avait de quoi travailler dans la danse. Il y avait très peu de break là-bas à l’époque. Très rapidement j’ai été intégré dans la scène Italienne car mon niveau était bien plus élevé que le niveau local. 

Je faisais quelques allers-retours en France mais je passais la majorité de mon temps en Italie. En 1986 j’ai organisé une JAM à Montova, avec les bboys de Montova. Enormément de danseurs de toute l’Italie sont venus à cet événement. Ça a créé beaucoup de connexions. Des mecs de Modena m’ont invité à venir m’entrainer chez eux, donc j’y suis allé, pareil pour Ancône et beaucoup d’autres villes. J’ai fini par faire un pseudo tour d’Italie pour aller danser et enseigner. En Italie en 1986, ils n’avaient pas encore beaucoup de powermoves, j’ai beaucoup enseigné, beaucoup partagé mes connaissances, mes mouvements. Je pense que c’est grâce à cela que j’ai eu un déclic en termes de compréhension de la danse à cette période.

Pour comprendre l’influence qu’a eu la France dans le bboying Italien je vais vous raconter 2 anecdotes. A Ancône j’ai tourné une vidéo sur une terrasse dans laquelle je montre tous mes powermoves. En fait, un bboy local m’avait demandé de lui montrer ces mouvements pour qu’il puisse les filmer, car il était équipé avec le matériel nécessaire. Donc j’ai fait ce qu’il me demandait de faire. Cette vidéo ensuite a beaucoup tourné à Ancône. Elle a été la « bible » des bboys locaux car elle a été leur seule vidéo pendant des années. L’influence a été tellement importante que même les générations d’aujourd’hui ont un style et un toucher identique au mien. Je le sais car j’y suis retourné presque régulièrement à partir de 2016 pour donner des stages.

Pendant cette même JAM que j’ai organisée à Montova, il y avait aussi beaucoup de mecs de Turin, ville dans laquelle je n’étais jamais allé. L’année qui a suivi cet événement, Maurizio, que j’avais entre temps rencontré à Paris, m’a invité chez lui à Turin. Quand je suis allé là-bas je me suis rendu compte que tous les mecs faisaient les mouvements que j’avais inventés. Ils m’ont tous dit également que j’étais leur grande inspiration etc. Mais comment avais-je pu les influencer ? Je n’étais jamais allé là-bas et il n’y avait pas de vidéo à l’époque !
Les années ont passé et il y a quelques temps, un de mes amis m’a envoyé une vidéo de mes passages à cette JAM à Montova en 1886. Il m’a appris qu’un mec avait tout filmé et que lui avait la seconde moitié du film, mais qu’il ne savait pas du tout où était la 1ère moitié. Je suis persuadé que ce sont les mecs de Turin qui ont choppé la première partie de la cassette, mais personne ne veut me dire si c’est eux. Où est la cassette quoi ? Je l’ai demandée à tout le monde, à tous mes amis de là-bas, personne ne veut me dire la vérité ! On a tous 50 ans passés maintenant, donnez-moi la cassette !  

Voilà l’influence de la France dans le break Italien. Ces 2 anecdotes portent sur mon expérience personnelle, mais on est plusieurs à être resté longtemps là-bas et à avoir vécu des expériences similaires. Si les mecs là-bas disent encore « passe-passe », « envolée », « coupole » ce n’est pas un hasard.

« J’avais comme unique base le fait que j’écoutais de la musique H24, mais je n’avais aucune notion de la construction musicale, de la compréhension du matériel. »

NIKO COMPOSE

A l’époque, dans les années 1980 – 1990, on était « Hip-hop » par passion. Jamais en commençant quelle discipline que ce soit nous nous étions dit que nous allions en faire quelque chose de notre vie, ça ne nous traversait même pas l’esprit. On dansait juste par passion, pour aller défoncer les autres dans les soirées du week-end. Et puis toutes les disciplines du Hip-hop étaient très proches à l’époque, donc on testait tout car on était en quête de sensations, on s’appropriait les choses au fur et à mesure. 

Un jour j’ai acheté du matériel de musique et j’ai commencé à apprendre. J’avais comme unique base le fait que j’écoutais de la musique h24, mais je n’avais aucune notion de la construction musicale, de la compréhension du matériel. J’étais dans la découverte, dans l’apprentissage autodidacte. C’était comme pour la danse, tu avais vu un jour une vidéo et tu essayais. Donc cette période d’apprentissage est longue mais tu progresses petit à petit, jusqu’à comprendre, trouver ton style, t’identifier.

Le premier gros projet sur lequel j’ai travaillé était le premier album de Passi : « Les Tentations ». Cet album a cartonné. À la suite de ce succès, Passi a décidé de fonder un groupe de rap, avec des instrumentales samplées de musiques traditionnelles africaines. Il est venu chez moi un jour avec des disques de musiques africaines et m’a proposé d’essayer de maquetter les sons. On a essayé, ça a commencé à fonctionner, donc Passi a réuni plusieurs rappeurs d’origine congolaise, dont Arsenik et a créé le groupe « Bisso Na Bisso » en 1997. Ça a été un nouveau succès commercial. 

En parallèle à cela, j’avais une affinité particulière pour la musique latine. J’achetais des disques de la maison New-Yorkaise « Fania Records », qui produisait beaucoup de Salsa et autres styles latins. J’avais également découvert la musique traditionnelle cubaine et je commençais à composer aléatoirement quelques titres aux consonnances cubaines. J’ai vu que les maquettes rendaient bien, donc j’ai commencé à vouloir créer un album de rap avec de la musique traditionnelle cubaine. J’en ai parlé à mon ami Ivan Montoya, qui faisait partie du groupe fusion « Sergent Garcia » et on s’est mis à la recherche de chanteurs traditionnels cubains, les « sonero » et de rappeurs. On souhaitait partir à Cuba pour trouver des chanteurs, mais nous n’avons pas réussi à débloquer de financement, donc nous nous sommes dit que nous allions créer le groupe ici, à Paris.  A la même période, le groupe leader du rap cubain de l’époque, très inspiré du rap américain, « Amenaza », était de passage à Paris. Nous avons réussi à les rencontrer pour leur expliquer le projet : « Je ne veux pas de rap américain, je veux un mélange entre le traditionnel cubain, ses percussions et ses voix, et la modernité du Hip-hop, entre batterie et manière de faire tourner les samples. Je veux un vrai sonero traditionnel cubain. ». Ils ont accepté après quelques hésitations, et nous avons enregistré 5 titres : « A lo Cubano », « Atrevido », « 537 C U B A », « Represent » et « Barrio ». A noter que pour ces 2 derniers titres, nous avons eu le plus grand percussionniste cubain, Miguel Anga Diaz qui est venu poser des percussions. Initialement, il avait payé un studio pour pouvoir enregistrer des percussions sur les titres « Represent » et « Barrio ». Après signature il a joué sur tous les titre de l’album « A Lo Cubano ».

Ces 5 titres nous ont permis de signer en maison de disque, et de débloquer une avance sur le budget pour aller rejoindre les chanteurs qui étaient rentrés à Cuba. Je me suis rendu à Cuba avec tout mon matériel pour enregistrer là-bas. C’était un truc de fou à l’époque d’amener un tel matériel à Cuba, où les ordinateurs étaient interdits. J’ai réussi à faire entrer mon matériel et je me suis installé chez Yotuel (rappeur de « Amenaza ») à la Havane. En soirée, j’ai rencontré une scène Hip-hop, break, Rap incroyable qui m’a très vite accepté. Nous avons repris l’enregistrement des morceaux, avec des musiciens, pianistes, flutistes, tresero locaux, recrutés sur place. Une fois le travail terminé, nous sommes retournés à Paris et nous avons signé en maison de disque en Espagne, à Madrid. 

Vous avez peut-être deviné de quel groupe il s’agit. C’est comme cela qu’a commencé l’aventure du groupe « Orishas ». Nous sommes partis en tournée dans le monde entier. J’ai tourné avec eux pendant quelques années. 

En 2005 j’ai commencé à vivre de la musique et à quitter un peu le monde de la danse. À la suite de cela j’ai composé pour des films, des dessins animés et autres projets. 

En 2012 je suis revenu un peu dans le monde de la danse, et j’ai vu un monde qui avait totalement changé. 

Beaucoup de gens aujourd’hui se disent être « Hip-hop » depuis le début, car ils ont toujours dansé. Le problème c’est qu’ils ne te parlent que de danse. Ces gens sont totalement déconnectés de la réalité du Hip-hop. Il y a ce côté de distanciation des disciplines dans le Hip-hop qui est dérangeant et qui ne permet plus à la jeunesse de pouvoir comprendre le Hip-hop dans sa globalité. C’était une façon de vivre, une culture à part entière. C’est compliqué d’appréhender ce truc-là, cette culture globale, quand tu ne l’as pas vécu.

NIKO EXPLIQUE

Quand j’ai intégré ON2H, j’ai eu une discussion avec Jay-One. Je lui disais que je ne comprenais pas pourquoi tout le monde parlait des JO sans ne jamais mentionner l’importance de la culture. Pourquoi est-ce qu’on irait avec des fédérations ? Avec le ministère des sports ? Il m’a répondu : « Niko, oublie, ils ne comprendront jamais cet aspect global que tu vas leur expliquer. ». On a rendu le Hip-hop tellement mainstream que tout le monde se l’approprie, à tous les niveaux. 

A l’approche des JO, plusieurs questions se posent. Si tu approches la danse comme un sport, combien de temps vas-tu durer ? Ils te vendent cela comme un sport, ils te vendent des années de bonheur, comme si la précarité était terminée. Mais il faut savoir qu’une médaille ne donne pas un salaire à la fin du mois. Beaucoup de médaillés olympiques sont au RSA, et ce partout dans le monde. On nous envoie des étoiles, on se sert aujourd’hui de la précarité des danseurs pour leur faire croire que ce qui est mis en place les sortira de l’insécurité financière. On donne des miettes en disant « voilà, vous avez quelque chose maintenant ». Alors que si la majorité des danseurs n’étaient pas en précarité, personne n’aurait accepté ces miettes. Ce ne sont pas de vraies perspectives qui sont proposées. C’est bien, mais moins bien que ce qui devrait se passer. 

Mon discours vis-à-vis de ces changements dans le monde du break est simple. 

Je pensais que cela allait être une possibilité pour les danseurs de récupérer ce qui leur était dû et de sortir de la précarité. Mais il aurait fallu faire ça différemment, avec des moyens débloqués pour les danseurs, des développements de vrais métiers… Que le break et le Hip-hop trouvent une place dans le fonctionnement national de la danse. 

C’est pour cela que j’ai intégré ON2H, car nous avons vraiment décidé de quitter la sphère du sport. Nous défendons la culture, nous nous battons pour sortir durablement les danseurs de la précarité. Nous travaillons sur la création de formations, de métiers, sur du long terme. Faire un 3-step ne va pas t’apprendre à gérer une structure, un centre chorégraphique.
Au niveau sportif, nous sommes en train de nous piéger tout seul, de perdre notre indépendance. Si on prend l’exemple de la musique, de plus en plus de labels redeviennent totalement autonomes car les grosses structures dominantes ne plaisent plus. Dans la danse, nous étions dans l’indépendance et maintenant on est en train de se mettre dans un cadre, où il faudra un jour affilier nos associations à la FFD pour pouvoir demander une salle à la mairie et organiser un battle. Il faut faire attention de ne pas se faire manger.